Les villes du Péloponnèse par yannaki



 Les villes du Péloponnèse par yannaki


Le gaulage des oliviers se pratique encore de façon traditionnelle dans les petites exploitations.
Kalamata, Sparte, Patras, Tripolis... Le Péloponnèse est la région de Grèce qui a connu le plus de changements et d'invasions. La guerre de l'Indépendance contre l'occupant turc y fut plus âpre qu'ailleurs et les habitants payèrent cher leur détermination. Toutes leurs villes furent détruites. Elles ont été rebâties au XIXe siècle selon le même modèle géométrique : larges avenues tirées au cordeau, vastes places entourées de maisons néoclassiques. Aujourd'hui, chefs-lieux de régions, ce sont de gros bourgs agricoles, excepté Patras, à laquelle un important trafic maritime et la présence d'une université assurent la troisième place parmi les villes grecques.

Dans la douce vallée qui borde le golfe de l'Argolide, Nauplie est une des villes les plus riantes de Grèce, avec ses ruelles fleuries, ses monuments vénitiens et ses fontaines turques. Son charme en a fait un lieu de résidence très prisé des notables grecs.

Kalamata : des olives largement consommées
(42 000 hab., chef-lieu de Messénie). Nul ne peut ignorer ; sur la majorité des boîtes de fer-blanc remplies d'olives, on peut lire, en lettres capitales : KALAMATA. Largement exportées, la plupart des olives grecques proviennent de cette ville, qui en a fait sa spécialité. Mais il existe d'autres spécialités à Kalamata : les figues séchées et les bananes, ainsi que le "pasteli", gâteau de miel et de sésame. Au Moyen Âge, ce fut une fière cité franque, dont il subsiste un château-fort, édifié en 1208 par Geoffroi de Villehardouin. Diverses manifestations culturelles, concerts ou représentations théâtrales se produisent l'été ans l'enceinte du château.
Frappé en septembre 1986 par un violent tremblement de terre (6,2 sur l'échelle de Richter) qui a fait 20 mort, des centaines de blessés et plus de 12 000 sans-abris, Kalamata a mis deux ans à s'en relever.

Sparte : un passé recomposé
(11 900 hab., chef-lieu de Laconie). L'histoire de Sparte n'est qu'une succession de destructions et de reconstructions... Elle fut dévastée par les Slaves au IXe siècle, reconstruite par les Byzantins, abandonnée par les Normands, qui s'établirent à Mistra, puis elle végéta sous les Vénitiens et les Ottomans. L'antique Lacédémone, célèbre pour son système aristocratique et militaire d'une dureté

A Nauplie, l'îlot Bourzi, situé au milieu de la baie, abrite un des trois forts vénitiens de la ville, élevé au XVe siècle.
sans égale en Grèce, n'a pas laissé de monument spectaculaire. Elle a fait place au XIXe siecle à une ville moderne, aux larges avenues bordées d'arbres, dominée par les cimes du mont Taygète. Un bâtiment néoclassique, au centre de la ville, abrite le musée qui expose les vestiges découverts dans la région entourée de montagnes qui offrent peu de place à l'agriculture, Sparte est aujourd'hui frappée par l'exode rural.

Patras : un port proche de l'Italie
(155 000 hab., chef-lieu de l'Achaïe). Capitale du Péloponnèse, Patras accueille les passagers qui débarquent des ferries en provenance d'Italie. C'est un port très actif maritime entre la Grèce et l'Italie, qui dessert également les îles Ioniennes. Ce centre industriel, commercial et universitaire est entouré d'une plaine fertile. La ville basse, aux larges avenues, est agrémentée de places et de jardins municipaux, tandis que la ville haute, plus ramassée, s'accroche au pied de l'ancienne forteresse byzantine. Patras est réputée pour son carnaval, ou "apokreos", défilé de costumes antiques et médiévaux, et pour son pélerinage à saint-André, le patron de la ville, qui a lieu le 30 novembre : la légende raconte qu'il évangélisa Patras sous le règne de Néron et que pour cette raison il fut condamné à être crucifié.

Tripolis, la ville la plus haute
(21 300 hab., chef-lieu de l'Arcadie). Tripolis, qui signifie "trois villes", est construite à l'emplacement des trois cités antiques, Tégée, Mantinée et Pallantion. Noeud routier au coeur du Péloponnèse, elle est renommée pour sa foire annuelle au cours de laquelle se tient l'un des plus grands marchés de bestiaux de Grèce. Son altitude (663 m) lui assure en été une relative fraîcheur. Elle aussi a connue une histoire tragique pendant la guerre de l'Indépendance. En 1821, elle tombe aux mains du chef de guerre Kolokotronis, qui ordonne le massacre des quelques 10 000 Turcs qui y vivent. En représailles, les Turcs rasent la ville lorsqu'ils la reprennent en 1827. Elle a été reconstruite en 1830.
Dans son récit de voyage Itinéraire de Paris à Jérusalem, Chateaubriand évoque celle qui s'appelait alors Tripolizza : "Je n'avais jamais encore vu de ville entièrement turque : les toits rouges de celle-ci, ses minarets et ses dômes me frappèrent agréablement au premier coup d'oeil."