La crête

par vincent

24 Septembre 1998 : La Crète, une entrée de plain-pied dans le monde méditerranéen.

Physiquement, par le soleil et le bleu du ciel, par les vignes et les oliviers, par l'eau et par l'ombre, si précieuses ici, aussi bien que symboliquement, au regard de tous les peuples dont l'île garde la trace, des Minoens aux Vénitiens, la Crète que nous avons rencontrée s'est révélée être un condensé de la Méditerranée; de celle, en tout cas, que nous avions lue, imaginée, rêvée.

Hania

Le physique et le moral :
bons, après dissipation des dernières peurs à Héraklion. Quelques passages physiquement difficiles dans le sud (ex. : 35 degrés, montée avec forte pente et vélos à pousser sur une route non bitumée, mi-sable, mi-gravillons...).
En tous cas, nous nous sentons vraiment dans le voyage,et vivons pleinement le présent.

SUR LE CAHIER DE BORD

Le trajet : traversée de l'île du nord au sud à partir d'Héraklio! n (8 sept) : Cnossos, Arkalochori, côte sud. Puis remontée vers Rethymnon par Mires et Agia Galini. Arrivée à Hania le 23 septembre.

Les distances : 380 kms parcourus, étapes d' environ 35 kms (max : 55 kms). Parfois, jusqu' à 20 kms de montée ininterrompue...

La météo : plein soleil tous les jours, 28/30 degrés dès le matin et 35 degrés dans la journée pendant les quinze premiers jours. Depuis le 20 sept., 30 degrés.

Le matériel : pas de problème majeur. Une chambre à air éclatée sur 10 cm (eh oui, déjà). Les sacoches souffrent (charge trop élevée par rapport au modèle choisi).

La vie au quotidien : prix proches des prix français. Nous devons être vigilants si nous voulons éviter de rentrer avant terme ! Le logement en ville, surtout, pose problème. Côté camping, beaucoup de poussière, le sol étant très sec.

Une rencontre : jeudi 17, nous avons planté notre tente dans la campagne de Spili, en face de la maison d' un co! uple de retraités, Mariana et Alexandros. En signe de bienvenu! e, ceux- ci nous ont apportés, de leur jardin, tomates, oignons, raisin, ail et... pommes de terre ! Huile d'olive, piments et herbes aromatiques complétèrent la table et nous permirent d'améliorer considérablement l'ordinaire... Un grand moment !

Mariana et Alexandros

Petit déjeuner parmi les oliviers..
CHRONIQUE

Tsoutsouros, côte sud, face à la mer de Libye. Dimanche 13 septembre, 13h.
A la terrasse du café Rizos, qu'une dizaine de mètres d'une plage de sable gris séparent de la mer, quelques Crétois - ceux que les vendanges n'accaparent pas en ce mois de septembre - discutent autour d'un verre. Discussion qui, bien sûr, nous échappe : il faudra s'y faire, la "barrière de la langue" reste un obstacle redoutable. Qu'importe, grappiller quelques expressions, et nous voilà ravis ; oser quelques mots dans la langue d'Elytis, et le visage de nos interlocuteurs s'éclaire. - Efkaristo. - Parakalo !

Tsoutsouros, une autre notion du temps.

Le palais de Cnossos,
à mi-chemin entre légende et histoire

Nous sommes dimanche, mais ici, cela ne veut pas dire grand chose. On a le temps, mê me en semaine. Ce rapport au temps, nous, "gens du nord", y étions jusqu'à présent étrangers. Pourtant, c'est simple : il suffit de regarder la mer. L'omniprésence du soleil, le confort d'une ombre quasi palpable, la toile d'une modeste chaise feront le reste. Vous n'avez besoin de rien d'autre. Même l'arrivée de deux cyclistes lourdement chargés ne saurait compliquer le tableau. D'ailleurs, il n 'y a que les touristes pour réellement s'étonner de nous voir. Nous apprécions beaucoup l'accueil des Crétois. C'est un accueil sans façons, serviable (you're welcome), sans être étouffant. Très agréable, comme le fut le repas de salade grecque et de pâtes au fromage que nous offrirent Theo, Maria et Calypso. Merci à eux.

Premier gymnasio ( collège ) de Hania :

Remarque : dans le système éducatif  grec le gymnase (3 ans) correspond au niveau collège en France ; il fait suite au Dimotiko (6 ans), l'équivalent de l'école primaire en France. Au gymnase, chaque année scolaire est sanctionnée par un examen terminal, avec possibilité de rattrapage dans la première quinzaine de septembre, avant la rentrée. Après le gymnase, la grande majorité des élèves entre au Lycée (3 ans).