Notre aventure
par Facon
DE FALIRON A PAROS
Départ au petit matin de la marina de Faliron. Le léger vent de travers nous permet de suivre pendant une bonne partie de la matinée la côte jusqu' à « Ak Sounion » la pointe Sud-est de la grande presqu' île.
Puis cap sur l' île de Khitnos ou nous avons décidé de faire escale pour la nuit dans le petit port de Mérikha. Arrivé dans le minuscule il ne reste que peu de places si nous voulons éviter de mouiller à coté du ponton du Ferry dont les arrivées et départs sont réputées pour créer des remous importants. Notre très faible tirant d’eau nous permet de nous faufiler dans un angle du quai Est et de nous amarrer en toute sécurité devant la cabane ou les pécheurs nettoient leurs filets. Nous pourrons donc si nécessaire faire le plein d’eau.
Pacôme profite des dernières heures du jour pour enfiler sa combinaison de plongée, enlever un petit sac plastic qui vient de s’accrocher dans une hélice et surtout nettoyer les coques ! au niveau des lignes de flottaison que les quelques jours passés à Athènes ont rendus passablement sales.
Vers deux heures et demie du matin nous ne regretterons pas d’avoir choisi notre emplacement car l’arrivée d’un énorme ferry qui bloquera quasiment la sortie du port provoque pendant plus d’une heure avec ses moteurs un véritable effet de lessiveuse dans le port. Les cinq voiliers étrangers qui sont mouillés entre le ferry et nous vont en faire la dure expérience.
Au petit jour nous quittons Merikha afin de rejoindre Paros en milieu de journée. La traversée se fera sous des grains successifs et sou pilote automatique nous resterons bien au chaud dans le carré à surveiller la route des cargos et tankers qui nous croisent à vive allure.
La visibilité va considérablement s’améliorer et cela va nous rassurer car l’approche du port de Paroikia est considérée par tous comme très dangereuse et les récifs qui affleurent sont à peine visibles par! temps calme.
La nuit du 06 Septembre 2000 le ferry Samina Express va sombrer sur les roches de Portes et entraîner avec lui plus de 80 passagers. A seulement un mille de la côte, le sauvetage des quatre cents autres passagers est un véritable exploit compte tenu des conditions météorologiques cette nuit là.
Nous entrons dans le port et nous installons provisoirement sur le quai réservé aux bateaux de pêche. L’un deux nous indique que nous ne pourrons pas rester là car des bateaux vont rentrer de la pèche et il faudra libérer la place.
Sur le quai réservé aux plaisanciers une place pourrait être disponible mais un gros zodiac nous empêche d’en prendre possession. Un pêcheur nous donne les coordonnées du propriétaire et après un appel téléphonique sur Corinthe, nous aurons l’autorisation de déplacer nous même son bateau.
Nous changeons donc de place et nous voila maintenant à côté d’un très sympathique couple d’allemand qui voyagent depuis maintenant presque cinq ans. En fin d’après midi une très grosse dépression est annoncée pour le lendemain et avec Siegfried notre voisin, nous décidons de sécuriser au maximum nos bateaux car le coup de vent annoncé vient par l’Ouest et le port n’est pas protégé des vents d’ouest.
LE CALME AVANT LA TEMPETE !!!
Un énorme corps mort est mouillé en permanence au milieu du port et il sert de point d’appui à tous les bateaux en cas de coup de vent. Pacôme et moi prenons notre annexe pour aller porter deux solides amarres (pour Siegfried et pour nous) Nous triplons les gardes avant car les prévisions sont très mauvaises et les pécheurs locaux paraissent tous affolés.
Le soir sur le bateau en attendant la famille « Plonplon » Baptiste confectionne une banderole en leur honneur. Puis vient l’heure d’aller les récupérer à l’arrivée du dernier Ferry.
Des retrouvailles chaleureuses qui nous permettent autour d’un bon repas de prendre des nouvelles de la France et de notre! village.
Le lendemain le coup de vent est confirmé et dans l’après midi nous allons devoir nous employer à intervenir sur d’autres bateaux. Le bateau d’un loueur (un Gibsea 36) est en première ligne à l’entrée de la passe et les pêcheurs locaux nous affirment que ses amarres et ses pendilles ne tiendront pas le choc du coup de vent annoncé. Ils nous expliquent que le vent tournera à l’Ouest dans la nuit et que les vagues passeront par-dessus le quai. Presque tous les bateaux de pêches sont venus se réfugier au fond du port en s’arrimant eux aussi au corps mort central. Le résultat est que plus personne ne peut rentrer ou sortir du port. Le dernier petit cargo amarré au quai de déchargement choisi de changer de coin et il préfère mouiller en face dans la rade plutôt que de rester collé au quai et risquer de gros problèmes.
Pendant que le coup de vent commence à devenir de plus en plus fort, nous décidons d’aller porter une amarre de l’autre coté du port pour soulager le travail des pendilles du Gibsea, car nous craignons ! un effet de « dominos » avec les autres bateaux si ses amarres cassent et il est urgent de le sécuriser au maximum.
Sous une pluie battante, Plonplon et moi traversons le port en annexe pendant que Pacôme et Agnès font le tour pour apporter une aussière de deux cent mètres que Siegfried a fourni.
Sous une pluie battante et des rafales qui commencent à dépasser les quarante cinq nœuds, nous tendons cette nouvelle amarre en plein milieu de l’entrée du port afin de l’amarrer au mat du gibsea. Le loueur nous regarde faire le travail à sa place et il aura quand même un grand merci à notre encontre du travail effectué pour éviter un véritable carnage si son bateau venait à rompre ses amarres.
Pour une entrée en matière nos amis sont servis et « plonplon » qui a servi dans la marine sur un porte avion se transforme dés son arrivée en sauveteur accompli.
LE VENT MONTE REGULIEREMENT ET LES GRAINS SE SUCCEDENT:
La nuit va être très longue pour tout le monde car le coup devent doit durer jusqu’au lendemain matin et le vent monte à plus de 55 nœuds. Il est hors de question de ne pas surveiller un possible décrochement du Gibsea.
Résultat des courses : nuit blanche pour les marins !!!!