Acropole par Irinao
Message : De la Grèce, avant d'y aller, on a certains clichés, des couleurs pour l'essentiel : le blanc des maisons et des pélicans apprivoisés, le bleu intense du ciel et de la mer, le noir des popes et des femmes âgées, ... et la célèbre silhouette du Parthénon sur la colline de l'Acropole sur un fond de soleil couchant.
Mais la Grèce ne se limite pas à cela.
Si on aborde la Grèce par Athènes, l'émerveillement fera place, dans un premier temps, à l'énervement. Elle n'est pas comme on l'imagine une ville recueillie sur son passé de mère patrie de la philosophie.
La pollution, le bruit des voitures, auront vite fait de vous décourager. Mais il faut persister, prendre la route qui longe la côte d'Apollon au sud et aller se recueillir au cap Sounion ; ou franchir les premières barrières de montagnes au nord pour aller découvrir Delphes - le nombril du monde d'après la tradition.
On peut aussi emprunter un de ces bateaux qui sillonnent le golfe Saronique et vous permettent un aperçu, sur une journée, de 3 de ces milliers d'îles grecques. Il faut alors, arrivé à Hydra, prendre la peine de s'éloigner de la marina dont les commerces sont entièrement voués au tourisme, s'enfoncer dans les petites ruelles escaladant les collines. Là se trouve la véritable Grèce ...
Même à Athènes, au pied de l'Acropole, le quartier de Plaka n'est pas que dévoué aux seuls restaurants pour touristes, éloignez-vous des rues commerçantes et dirigez vos pas vers les remparts du Parthénon, allez à la rencontrer de ces beaux vieillards qui vendent des boissons glacées sur le pas de leur porte ... Buvez un ouzo ou un café grec dans un kafeneion. Une autre Athènes !!!
La Grèce, tout le monde en a parlé, ce que j'ajouterais vous paraîtrait répétitif. La seule chose que j'ai encore envie de vous dire, c'est qu'on a tous en nous un peu de .... "la Grèce".
D'abord une vue générale de la colline de l'Acropole, où vous reconnaîtrez au centre le Parthénon, semblant dominer la ville depuis des temps immémoriaux.
Acropole d'Athènes
Le Parthénon ayant servi d'abri à la statue monumentale d'Athéna Parthénos et au trésor de la cité.
Athéna Parthénos
le Parthénon
Ici, vous reconnaîtrez le célèbre portique des Caryatides, sur la façade sud de l'Erechtéïon.
Ce bâtiment constituait le véritable lieu de culte de l'Acropole.portique des Caryatides Korê
Lors de la visite de l'Acropole, vous ne manquerez pas de découvrir le musée situé derrière le Parthénon, complément indispensable, où l'on a mis les objets les plus précieux à l'abri de la pollution et des trafiquants d'oeuvre d'art, notamment les statues de kouroi, de korès et une petite partie des frises du Parthénon.
Celles que vous ne verrez pas, les plus belles, ont été pillées par Lord Elgin, Ambassadeur britannique auprès de l'empire Ottoman au début du XIXe siècle, qui les emmena à Londres.
Si vous désirez soutenir l'action de nombreuses personnes y compris du ministère grec de la Culture, qui réclament le retour des frises du Parthénon, allez visiter le site de l'ambassade de Grèce à Paris ou celui de la fondation Mélina Mercouri (en anglais).
Je voudrais aussi dire 2 mots d'une pièce de théâtre écrite par un grand poète et dramaturge grec : Yannis Ritsos. C'est un monologue d'une heure, mais on ne s'y ennuie pas, il y a là-dedans toute l'histoire autour de la guerre de Troie et de la malédiction des Atrides, qui nous ont marqués pendant l'enfance et sans doute même plus tard.
Cette pièce s'appelle Chrisothémis, il s'agit de l'histoire de la survivante oubliée, 3 000 après les faits, de la famille des Atrides. La fille d'Agamemnon et de Clytemnestre, soeur d'Iphigénie, d'Electre et d'Oreste, interrogée sur le lieu du drame par une journaliste, rit, chante, danse, écoute le chant des cigales, malgré le tragique de son histoire. Il y a dans cette pièce toutes les impressions ressenties lorsqu'on visite le Péloponnèse et plus précisément Mycènes et l'Argolide.
Cette pièce m'a profondément émue. Je ne me poserais pas en critique théâtrale, d'autres sont plus qualifiés que moi, vous pouvez voir des commentaires de la pièce sur ce site : il s'agit d'une association appelée Passion Théâtre, qui défend cette forme de culture.
L'Agora grecque, site évocateur de la démocratie Athénienne, où l'on débattait des lois, où l'on jugeait les citoyens, entre autres coupables d'impiété, la plus grave des accusations. Non seulement les élus mais la population libre, pouvait également y intervenir.
On y voyait aussi les intellectuels. Socrate, entre autres, y participa à la vie publique, jusqu'à ce qu'on le condamne ici-même à boire la ciguë.
Vue générale de l'Agora.
Au fond, le portique d'Attale.
Je vous conseille de visiter le musée, également présent sur le site et logé dans le portique d'Attale, où vous verrez avec émotion une vitrine consacrée à la boutique d'un modeste cordonnier appelé Simon.
Les élus étant souvent contraints de rester à proximité de l'Agora pendant de longs mois, des échoppes se trouvaient donc à proximité immédiate pour leurs besoins quotidiens. La boutique de ce Simon est cité dans les textes anciens comme un lieu où Socrate aimait aller discuter avec ses amis et ses élèves quand il n'était pas requis par les affaires de la cité.
Temple d'Ephaïstos A l'extrémité ouest de l'Agora, à l'opposé du portique d'Attale, se trouve le temple d'Héphaïstos, improprement appelé Théséion, en raison de la présence d'une frise de la façade ouest où figure Thésée. Il fut construit au Ve siècle avant J.C., à la même époque que le Parthénon. C'est sans aucun doute le bâtiment classique le mieux conservé d'Athènes, sinon de toute la Grèce, probablement parce qu'il n'abritait aucune richesse à même d'intéresser les pilleurs.
Le temple d'Héphaïstos
On y abritait une statue en bronze d'Héphaïstos, patron des artisans, dont les échoppes étaient situées dans les quartiers proches de l'Agora, ainsi qu'une effigie d'Athéna, également considérée comme patronne des artisans.